Quand les adolescents demandent un internat pour poursuivre leurs études…

Interrogée plusieurs fois par des journalistes au cours de l’année 2012 au sujet des internats scolaires, j’ai pu entendre ou lire plusieurs témoignages de jeunes et de leurs familles au sujet de cette formule intéressante : séjourner dans un établissement scolaire pour y mener ses études.

D’abord l’internat ou le pensionnat a changé. Les conditions d’hébergement sont plutôt conviviales (lorsque j’étais en 3ème et pensionnaire, nous étions 80 dans le même dortoir et disposions d’une vingtaine de lavabos collectifs pour faire notre toilette !). L’organisation quotidienne est cadrée plutôt que rigoureuse. Et l’image de l’internat a changé dans l’esprit des adolescents d’aujourd’hui qui ne se le représentent plus comme une punition / sanction.

Ensuite, les adolescents se rendent compte, lorsqu’ils le pratiquent, que l’internat est une aide et un soutien pour travailler.

Une aide, car ils n’ont pas à choisir ici entre « se mettre au travail » ou « regarder la télé, voir les copains… », la structure choisit pour eux. Et ils attendent et demandent que l’on décide à leur place. Car choisir ses obligations est une vraie difficulté qui demande une maturité psychique et sociale.

Un soutien, car travailler avec d’autres est stimulant et lorsqu’il faut aller en étude, après le dîner par exemple, pour terminer un travail, il est plus aisé de le faire lorsque l’on est dans un groupe. Il y a là un effet groupal et une atmosphère propice au travail que certains adolescents n’ont pas à la maison. « C’est difficile de travailler seul dans sa chambre, disent-ils, quand les parents regardent la télévision dans le salon et rigolent bien… ».

Les internats ont de belles années devant eux, car bon nombre de parents refusent de fermer la télévision alors que leur enfant révise ses leçons ou fait ses devoirs à la maison.