L’Église protestante unie de France est née de l’union de l’Église évangélique luthérienne de France (EELF) et de l’Église réformée de France (ERF) en 2012, suite aux synodes conjoints de Belfort.
Ce processus d’union, sans sécession marginale, est une première parmi les protestants de France. Il manifeste une ouverture qui tranche avec les raidissements identitaires, notamment religieux et observés dans tous les cultes, induits par la globalisation. Il est le signe d’une dynamique réelle. Pour ces trois raisons, des observateurs historiens et sociologues ont qualifié la création de l’Église protestante unie de France d’événement historique.
Un processus d’union qualifié d’«historique»
Historiquement, luthériens et réformés se sont principalement opposés sur la compréhension de la sainte cène (= repas du Seigneur, eucharistie). Ils se sont aussi distingués sur le rapport à l’autorité politique, l’articulation de l’éthique et de la foi, la liturgie, etc.
Des efforts d’unité ont été menés depuis 1529. L’évolution décisive est venue au XXème siècle, avec le mouvement œcuménique. Né en 1910 à l’occasion de la conférence missionnaire d’Edimbourg, ce mouvement a pris son ampleur avec la fondation du Conseil œcuménique des Eglises (1948), puis le dialogue interconfessionnel rendu possible par le concile Vatican II (1962). Sur le plan luthéro-réformé, la déclaration de Barmen (1934) dénonçant théologiquement le nazisme et la Concorde de Leuenberg (1973), accord liant des dizaines d’Eglises protestantes en Europe, ont été des étapes marquantes vers l’unité.
Pour les protestants luthéro-réformés, cette unité est comprise comme une « diversité réconciliée » : dès lors que le consensus est acquis sur ce qui est au cœur de l’Evangile et de la vie de l’Eglise (l’amour inconditionnel et libérateur de Dieu est premier, les chrétiens sont appelés à en témoigner en Eglise), toutes les diversités sont positivement reçues. L’union n’est donc ni l’uniformité, ni la fusion-absorption.
Ce processus d’union, sans sécessions marginales, est une première parmi les protestants de France. Il manifeste une ouverture qui tranche avec les raidissements identitaires, notamment religieux et observés dans tous les cultes, induits par la globalisation. Il est le signe d’une dynamique réelle. Pour ces trois raisons, des observateurs historiens et sociologues ont qualifié la création de l’Eglise protestante unie de France d’événement historique.
Un positionnement dans le dialogue
Conviction et tolérance
L’Eglise protestante unie de France
– se considère comme un des multiples visages de l’unique Église du Christ :
elle est pluraliste et œcuménique,
– accueille en son sein toute personne qui confesse que « Jésus-Christ est le Seigneur » :
elle est ouverte,
– a pour raison de partager l’Évangile :
elle se veut confessante et missionnaire,
– appelle chacun à s’engager de manière responsable et solidaire avec les autres.
Par choix théologique et expérience historique, elle promeut l’autonomie du politique et l’engagement citoyen laïque. Certains de ses membres ont d’ailleurs activement participé à la préparation et même à la rédaction de la loi de séparation de 1905. En même temps, elle est attachée à ce que toutes les familles de pensée, y compris religieuses, puissent s’exprimer dans le débat public sur le vivre-ensemble et donc à ce que les convictions religieuses ne soient pas confinées à la sphère privée. Les protestants se comprennent volontiers comme des croyants laïques.
L’Église protestante unie est très attachée au dialogue œcuménique, interreligieux et avec la culture.
Des réseaux et partenariats multiples
Première composante du protestantisme français, l’Eglise protestante unie (autrefois l’ERF et l’EELF) est cofondatrice de la Fédération protestante de France, en 1906.
Elle est présente au sein du Conseil d’Eglises chrétiennes en France (Cecef), de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), etc.
De très nombreuses œuvres sociales ont pris naissance en son sein et, quoique distinctes sur un plan juridique, demeurent en lien institutionnel et de collaboration avec elle.
Les relations internationales ont toujours été un élément important de la vie de l’Eglise protestante unie. Elle est en relation bilatérale avec une cinquantaine d’Eglises dans le monde, membre de 8 organismes européens, multicontinentaux ou mondiaux. Elle est cofondatrice du Conseil œcuménique des Eglises.
Des débats de fond
L’Eglise protestante unie rythme ses travaux institutionnels avec des débats de fond, en fonction de sa propre réflexion ou en lien avec des sujets de société.
Ainsi : la Diaconie (action sociale ou engagement matériel de l’église dans la société) (2010), Parentalité et famille (2007), Confesser Jésus-Christ dans une société laïque (2005), Eglise et homosexualité (2002), Les rites et les sacrements (2000), Les étrangers (1998), …