L’EPOPEE D’HERACLES de Jacques Cassabois
Editions Le livre de Poche junior, Roman dès 9 ans, août 2015
Il s’agit du mythe grec d’Héraclès ; Hercule chez les Romains, dont le nom s’est imposé avec ses muscles de costaud bodybuildé, car les Romains ont vaincu les Grecs et que le vainqueur impose toujours sa vérité.
J’ai récrit entièrement ce mythe, qu’on limite presque toujours aux fameux “Travaux d’Hercule”, en le reprenant depuis la conception du héros jusqu’à sa mort.
Héraclès est le fils de Zeus, le plus grand des dieux grecs, et d’Alcmène, une humaine, mariée, mais non consommée. Vierge. Si cette filiation vous rappelle quelque chose, vous ne vous trompez pas, et vous voyez que ce principe existait bien avant le christianisme, puisque les premières mentions d’Héraclès remontent à 2700 / 2800 ans, chez deux poètes, Homère et Hésiode.
Cette équation : Dieu + Vierge = Fils se trouve dans tous les grands mythes fondateurs des civilisations qui ont labouré la Terre. Elle indique un principe universel : les hommes portent en eux une ascendance divine étincelante, issue de l’univers, et c’est ainsi pourvus de cet héritage qu’ils s’incarnent, et débarquent dans notre exceptionnelle maison bleue, planète du libre arbitre, pour se transformer au contact de la réalité.
Ici, prend place un détail subtil. Tous les humains étant étroitement reliés, interconnectés à l’intérieur d’un réseau d’énergie invisible qui les rassemble comme en un vaste filet, les efforts produits par un seul se répercutent et profitent immanquablement à tous les autres. La réception étant bien entendu proportionnelle au signal émetteur. L’Histoire nous rappelle qu’il y a eu des émetteurs super-puissants, et nous avons tous des noms dans la tête ! Ce réseau rappelle ces araignées, dont j’ai oublié le nom, rassemblées en colonies dans une vaste toile, et dont chaque déplacement sur la toile est perçu par toutes les autres.
Le détail subtil est donc que chaque homme travaillant sur lui-même, travaille en même temps à l’évolution de l’humanité tout entière. On appelle cela parfois, l’Effet papillon.
Bref, c’est bête comme chou !… et cela explique le temps nécessaire à la transformation. Ainsi que les aléas du parcours.
Cet objectif de solidarité incontournable, bien antérieur aux droits de l’homme des Lumières, en soi largement suffisant, en dissimule un autre.
C’est un symbole. Il nous suggère que l’autre grande tâche des hommes, porteur de l’Étincelle de vie, c’est de trouver le moyen de faire le parcours inverse, de la Terre vers l’Univers, avec le plus léger bagage possible. Retour à la maison ! Héhé !
C’est justement cette idée qui trotte dans la tête de Zeus. Je devrais plutôt dire, puisque que Zeus (dieu principal des Grecs) n’est qu’un principe, qui trottait dans la tête des grands sages (qui n’ont pas laissé leur nom à la postérité, car ils se foutaient éperdument de leur notoriété médiatique) qui s’étaient donné pour tâche d’éduquer les humains et de les inciter à se tourner vers le soleil de l’esprit, en leur révélant une évidence : on n’atteint pas la lumière sans traverser l’obscurité. Vieille évidence fondamentale (déjà traitée par l’ÉPOPÉE DE GILGAMESH), que Zeus, ici, utilise pour avertir les hommes de ce qui les attend sur la terre, tout en les rassurant sur le mode : “ Vous en faites pas mes cocos, vous allez sans doute en baver. Rien de plus normal, rassurez-vous, et vous trouverez que le sac est lourd à traîner. Forcément, puisqu’il contient un sacré fragment l’humanité.”
C’est pour cette raison qu’Héraclès a été créé. Pour accomplir cette mission : remonter de la Terre au Ciel. Montrer que c’était possible.
Autrement dit, le mythe d’Héraclès est une histoire… d’ascension.